Colorée, imagée, physique et riche en émotions, Le portrait Gooble est à l’image de son créateur : Jon Lachlan Stewart. Avec cette toute nouvelle pièce, l’auteur aux multiples talents s’adresse pour la première fois au jeune public. Un coup d’essai qui a toutes les qualités d’un coup de maître.
Auteur, acteur, metteur en scène et codirecteur de la compagnie Surreal SoReal, Jon cumule les projets, les expériences et les succès. Depuis sa sortie du Studio 58, il a récolté une dizaine de nominations pour des prix prestigieux, dont deux nominations aux prix Jessies de Vancouver. Avec Le portrait Gooble, Jon s’attaque à un nouveau registre, le théâtre jeune public. « J’ai voulu écrire une pièce pour enfants parce que je les adore! », explique l’auteur. « Quand j‘étais en tournée dans les écoles avec Des flocons pour Alicia, pour la Seizième, j’ai réalisé que c’était très important d’initier les enfants au théâtre. J’ai eu la chance de découvrir le théâtre durant mes jeunes années et c’est l’une des principales raisons qui font qu’aujourd’hui, j’en fais un métier. »
Parcours dramaturgique
C’est en 2008 que Jon soumet une première version du Portrait Gooble au directeur artistique de la Seizième, Craig Holzschuh. Conquis par cette histoire de rivalité entre frère et sœur, Craig invite Jon à intégrer le programme de développement dramaturgique de la compagnie. « La proposition de Jon, avec son univers coloré, m’a tout de suite interpellée. Je trouvais intéressant que la pièce soit inspirée de la Commedia dell’arte, un style qui par son humour et son jeu hautement physique, est particulièrement bien adapté au jeune public », se souvient Craig Holzschuh.
Le parcours de Jon au sein du programme de développement dramaturgique a duré près de deux ans durant lesquels il a bénéficié des conseils du directeur artistique et a créé plusieurs nouvelles versions de la pièce. « Le portrait Gooble a connu beaucoup de changements, beaucoup plus que la moyenne habituelle. J’ai l’impression que si je l’écrivais de nouveau, je recommencerais sur les thèmes importants et les points de l’intrigue l’esprit plus clair », confie l’auteur. « Cela dit, vous devez passer beaucoup de temps en travaillant sur une pièce, pour en trouver le parfait équilibre. » Le résultat final, une touchante histoire de famille, de fantômes et de pinceaux, permet aux enfants de réfléchir sur la compétition, l’ambition et la réalisation de soi. Le tout avec, pour toile de fond, le monde de l’art visuel.
Inspirations
C’est lors d’une résidence d’auteur en Europe que l’univers des Gooble, une famille de peintres prodiges, a germé dans l’imagination de Jon : « J’étais en Italie, avec un groupe d’écrivains travaillant sur la prochaine pièce que je voulais écrire. J’étais subjugué par l`art tout autour de moi; je n’avais jamais encore eu l’opportunité de visiter la province de Firenze, l’une des capitales artistiques mondiales », raconte l’auteur. Le monde de la peinture lui a semblé être tout à fait indiqué pour une pièce jeune public : « les textures et les couleurs flamboyantes que j’ai vues dans ma tête pendant que je créais la pièce m’ont amené à penser que la peinture est le meilleur support pour les enfants. J’associe la peinture et l’art à la jeunesse et à la joie ». Difficile de le contredire lorsqu’on voit le décor et les costumes créés par le concepteur Drew Facey et qui habillent la scène de couleurs primaires vibrantes, à la manière d’une toile de Picasso.
Si les voyages sont une source évidente d’inspiration, certaines connexions plus personnelles ont nourri l’auteur et apportent une dimension plus profonde et complexe à cette pièce. « J’ai été inspiré en grande partie par ma vie personnelle. J’ai toujours privilégié mon travail en tant qu’artiste et je ne peux pas m’empêcher de penser que, parfois, mon travail s’est mis en travers de la route, entre moi, ma famille et mes amis » ». L’éloignement des siens c’est parfois le prix à payer pour la poursuite de ses rêves, constate l’auteur. Un bilan que l’artiste réalise et déplore aujourd’hui : « une fois qu’on a réalisé ses rêves, il faut apprendre à les alimenter par la présence des siens ». C’est là le cœur de l’histoire familial des Gooble.
Le portrait Gooble est en tournée dans les écoles de la Colombie Britannique et de l’Alberta du 9 mars au 25 mai 2012. Pour plus d’information sur le spectacle, contactez Hélène Lequitte, agente de programmation.