La tournée de Statu Quo se poursuit au Cercle Molière de Winnipeg, le plus vieux théâtre francophone au Canada! Le Manitoba, province au centre du pays, est reconnu pour ses bisons et pour ses habitants des plus chaleureux. La comédienne Marie-Claire Marcotte, partage avec nous l’accueil particulier qui l’attendait à son arrivée à l’aéroport.
Nous sommes à Winnipeg pour présenter Statu Quo au Cercle Molière! Ce sera la troisième fois que je joue au Cercle et j’en suis ravie. Et bien que je sois heureuse d’y être, le voyage m’a semblé ardu. Jusqu’à ce que j’arrive à Winnipeg…
Je trouve l’expérience de prendre l’avion de plus en plus pénible. Cela vient du fait que j’ai beaucoup voyagé cette dernière année, ce qui m’a rendue un peu blasée quant à la routine de prendre l’avion. Chose que je trouvais tellement excitante avant. Maintenant, je me rends à l’aéroport, je m’enregistre pour le vol et je passe la sécurité le plus vite possible et surtout sans parler à qui que soit. Je suis d’habitude assez sociable, j’ai un sourire pour tout le monde, mais l’aéroport fait vraiment ressortir mon côté ultra-marabout.
En passant la sécurité, l’homme devant moi enlève ses souliers pour éviter de faire sonner l’alarme. J’ai une image de lui qui rentre à la maison après une longue journée de travail. Il a mal aux pieds. Au moment où je réalise l’intimité de ce moment, moment que je ne voulais pas partager, il se retourne vers moi et dit : « ça, c’est une grosse valise », en pointant ma petite valise. Silence. Je n’ai pas l’énergie pour essayer de comprendre si ce commentaire est censé être ironique, drôle ou un début de conversation. Silence. Il se retourne.
On atterrit à Winnipeg et j’attends pour récupérer ma valise au carrousel avec les autres. Une dame plus âgée me demande si j’ai passé un bon vol. Je dis oui. Ensuite elle m’explique qu’elle trouve ça charmant de prendre l’avion. On est tous des étrangers au début et après avoir atterri, c’est comme si on se connaissait tous un peu mieux. Après tout, on a pris un vol ensemble. Quelle expérience!
Elle fait fondre mon cœur. En sortant de l’aéroport, je souris à l’homme ironique, drôle ou tout simplement mauvais initiateur de conversation. Merci, chère dame de Winnipeg, je crois que je vais être moins froide la prochaine fois que je mettrai les pieds dans un aéroport.
Diplômée du conservatoire George Brown (Toronto) et de l’École Internationale de Comédie (Reggio Emilie, Italie), Marie-Claire a travaillé avec plusieurs compagnies à travers le pays, telles que le Théâtre français de Toronto, le Théâtre du Trillium, La Troupe du Jour et le Cercle Molière. Elle développe actuellement sa prochaine pièce, Peau, pour laquelle elle a reçu le prix Power Corporation du Canada.