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Entrevue avec Katherine Gauthier

Nous avons découvert la comédienne Katherine Gauthier l’an dernier dans 100 Saints you should know, une production du Pacific Theatre, et nous sommes tout de suite tombés sous son charme. Débordante d’enthousiasme et de talent, cette Franco-Ontarienne établie à Vancouver incarne pour nous une Adèle irrésistible dans Statu Quo ce printemps.

Katherine Gauthier joue Adèle dans Statu Quo

Qu’est-ce qui t’a poussé à travailler sur Statu Quo avec le Théâtre la Seizième? J’adore l’équipe et les gens qui gravitent autour du Théâtre la Seizième. C’est une petite famille qui est réputée pour prendre bien soin des artistes avec qui elle travaille. En tant que Franco-Canadienne, c’est fantastique de pouvoir travailler en français. J’ai grandi en regardant du théâtre franco-canadien et la première pièce que j’ai jouée au secondaire était une pièce de Jean-Marc Dalpé! J’ai donc l’impression de renouer avec mes racines.

D’après toi, y a-t-il une différence entre le théâtre francophone et le théâtre anglophone au Canada? En général, je trouve que le théâtre francophone est plus audacieux. On prend davantage de risques en théâtre en français. On n’hésite pas à montrer du laid, du vrai ou à exposer les spectateurs à des situations moins confortables. Je trouve aussi que c’est un théâtre un peu plus émotif qui est davantage centré sur les relations humaines. En anglais, on aime beaucoup parler d’idées et faire des jeux d’esprit. C’est un théâtre plus intellectuel.

On a pu te voir dans de nombreuses productions à Vancouver, mais c’est la première fois que tu joues en français de façon professionnelle. Comment se passe ton expérience jusqu’à maintenant? C’est un grand défi! Mon vocabulaire en français est plus limité et je peinais un peu à m’exprimer au début des répétitions. Heureusement, tout le monde a été très patient avec moi! Déjà, après trois semaines, je sens que je fais des progrès. Mon français revient rapidement et je suis de plus en plus confortable.

Sinon, c’est une expérience qui me permet de renouer avec la francophone en moi qui est plus directe, plus assumée. Même ma voix est plus profonde en français! D’ailleurs, toute l’équipe travaille avec honnêteté et simplicité et je trouve que ça sert bien la pièce. Statu Quo m’ouvre également sur tout un univers de possibilités. Je découvre des réseaux, comme celui de l’ATFC, et des ressources que je ne connaissais pas. Ça me donne le goût de travailler davantage en français!

Est-ce intéressant pour toi de travailler sur un tout nouveau texte?Les créations sont de loin mes projets préférés. C’est un honneur de jouer pour la première fois les mots que l’auteur a écrits, d’être la toute première comédienne à incarner Adèle. Le fait que Gilles Poulin-Denis, l’auteur, travaille avec nous en salle de répétitions est très spécial. Ça nous permet d’avoir des directions très précises quant au sens de la pièce et, de notre côté, nous contribuons à peaufiner le texte. Je me sens vraiment choyée de pouvoir vivre cette expérience.

Qu’est-ce qui t’attend après Statu Quo? Tout de suite après la tournée de Statu Quo, je déménage à Toronto pour participer à l’Académie de la compagnie Soulpepper. C’est un programme de deux ans où j’aurai la chance de créer avec huit autres artistes émergents venus de partout au Canada, entourée de mentors établis. Soulpepper se consacre à la création d’œuvres musicales et au théâtre de répertoire et, en tant que membre de l’Académie, je serai appelée à travailler sur leurs productions.