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Réflexions du directeur artistique : 40 ans, on fête ça en grand!

À mi-chemin de la 40e saison du Théâtre la Seizième, son directeur artistique Craig Holzschuh offre ses réflexions sur le passé et l’avenir de la compagnie.

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Craig Holzschuh © Fabrice Grover

En 1974, quinze femmes se réunissent pour jouer Les belles sœurs de Michel Tremblay. Avant de commencer les répétitions, elles doivent trouver quelqu’un qui signera la mise en scène du spectacle. Par un concours de circonstances, elles rencontrent la metteure en scène Catherine Colvey qui accepte de les diriger. Elle devient alors la seizième.Le 5 septembre dernier, le Théâtre la Seizième a fêté ses 40 ans en compagnie de 150 artistes, fondateurs, amis, collaborateurs et spectateurs. Au menu : lectures, souvenirs, retrouvailles et surprises dans le cadre d’une célébration digne de nos 40 ans. Ce fut un moment magique pour nous, où nous avons pu mesurer l’impact qu’a eu au fil des ans le Théâtre la Seizième sur les gens d’ici. Un gros câlin qui a fait beaucoup de bien!

Le Théâtre la Seizième est encore aujourd’hui le seul théâtre francophone professionnel en Colombie-Britannique. Être l’unique intervenant professionnel d’une discipline artistique donnée sur un aussi grand territoire vient avec son lot de défis, mais aussi de récompenses. Après quarante de service aux communautés francophones et francophiles de la Colombie-Britannique, nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli : des productions de qualité qui mettent de l’avant les artistes et artisans de chez nous, des tournées provinciales annuelles avec certaines productions importantes qui sillonnent les routes du Canada, la mise en place d’un programme de soutien aux artistes professionnels extrêmement actif et de nombreux partenariats avec des organismes artistiques, anglophones et francophones, qui ont mené à la présentation de productions d’envergure internationale.

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Les belles-soeurs de Michel Tremblay, 1974

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À toi, pour toujours, ta Marie-Lou de Michel Tremblay, 2014 © Emily Cooper

En soufflant les quarante bougies bien allumées de son gâteau de fête, la Seizième a récité (à voix très basse, bien sûr) les deux souhaits qu’elle a pour son avenir. Nous avons le plaisir d’accueillir de plus en plus de spectateurs chaque année à notre théâtre. C’est un immense cadeau qui, paradoxalement, est aujourd’hui devenu l’un de nos principaux défis. Nous refusons constamment l’accès à des spectateurs enthousiastes qui souhaitent voir du théâtre en français. Cela nous attriste, d’autant plus que le prochain théâtre capable de leur offrir une expérience en français se trouve à plus de 1000 km! Une salle de théâtre plus grande, mais qui conserve la proximité entre les artistes et la salle, ferait notre plus grand bonheur. Elle nous permettrait d’accommoder ces centaines de spectateurs que nous refusons chaque saison et qui s’inscrivent sans grand espoir sur nos listes d’attente spectacle après spectacle.

Nous aimerions également trouver les ressources nécessaires pour augmenter l’offre de notre compagnie. Nous ne sommes pas à court de projets et nous avons un public qui aimerait pouvoir assister à plus de productions. Une augmentation de l’offre théâtrale demande plus de moyens, non seulement afin de pouvoir produire les spectacles eux-mêmes, mais également pour assurer une infrastructure organisationnelle capable de supporter adéquatement une programmation et un public en constante expansion.

À quarante ans, la Seizième dresse un bilan positif de son passé tout en cherchant à concrétiser des projets futurs. Nous avons des rêves nobles, des rêves fous (un n’empêche pas l’autre) et nous avons envie de poursuivre notre trajectoire pleinement, plutôt que sur les freins. Appuyer par les artistes, les artisans et les spectateurs des quarante dernières années, nous fonçons vers un futur formé par nos rêves et qui, nous le souhaitons, continuera de répondre aux besoins grandissants de notre communauté.

Craig Holzschuh
Directeur artistique et général